Après une première édition fin 2016 avec la French Tech Rennes Saint-Malo, Digital Campus Rennes et Jonathan Grandin, fondateur de Tokamaq, ont organisé le 16 janvier 2018 un nou-veau Growth Hacking Challenge en partenariat avec six start-ups hébergées au Village by CA de Rennes.
Avec la complicité d’Emmanuelle Auréart, animatrice du village, 24 étudiants de 2e année du Bachelor Web ont été sollicités pour proposer à ces start-ups des leviers de marketing originaux destinés à faire croître leur base d’utilisateurs.
Le Growth Hacking ?
Le marketing de la croissance, comme on pourrait traduire le growth hacking en français, est loin d’être un gadget ou une discipline « à la mode ». Il est à l’origine du succès de géants du web comme Dropbox et AirBnB, qui ne seraient pas les mastodontes que l’on connaît au-jourd’hui s’ils n’avaient pas utilisé ces techniques innovantes de marketing digital pour se faire connaître du grand public. Que l’on soit une jeune pousse de la Silicon Valley ou d’ailleurs, impossible de se passer du growth hacking si l’on veut dépasser la « vallée de la mort », point de passage obligé (et redouté) de tous les fondateurs de start-ups.
Le Growth Hacking : du marketing digital, oui, mais créatif, audacieux et inédit
Avec Jonathan Grandin, intervenant à Digital Campus, les étudiants se sont interrogés sur le moyen le plus efficace de favoriser la croissance de « leur » start-up, en partant de ses besoins exprimés. Doit-on favoriser l’acquisition de nouveaux utilisateurs ? L’activation de nouveaux comptes ? Ou la rétention des clients existants ? Un exercice compliqué, d’autant qu’il ne s’agit pas de répliquer des actions de marketing classiques en proposant simplement une nou-velle page de réseau social, une optimisation SEO ou autres Adwords. Le growth hacking exige une bonne dose de créativité pour imaginer des moyens audacieux et inédits qui ne pourront s’appliquer qu’à l’entreprise et à son produit.
Pour la start-up Pro Spare, qui met en relation les industriels pour revendre à petits prix leurs stocks inactifs de matériel et de fourniture, les étudiants ont imaginé un système de son-dage post-achat pour évaluer les économies réalisées côté fournisseur et côté acheteur, associé à un compteur global affiché sur la page d’accueil pour mettre en avant les économies permises par l’entreprise. Un moyen « simple, mais il fallait y penser » de valoriser auprès de potentiels clients toute la valeur ajoutée du service proposé par Pro Spare. « Les propositions faites sont pertinentes et rejoignent les approches clients que nous avions projetées de faire », confirme Laurent Béliot, fondateur de Coachenko, start-up spécialiste du coaching sportif qui combine accompagnement personnalisé avec un coach et une application mobile pour s’exercer hors des cours.
Une immersion professionnelle des étudiants en conditions réelles
En présentant le résultat de leur travail au Village by CA devant les fondateurs de chaque start-up, les étudiants ont également pu se confronter à leur future réalité professionnelle. S’adresser à un dirigeant d’entreprise, parfois pour la première fois, pour lui proposer des con-seils est un moment intimidant qui exige en effet humilité et sang-froid. Un exercice préparé en classe que les étudiants de Digital Campus ont réussi haut la main. « L’écoute, la compré-hension de nos attentes et la qualité de leurs suggestions justifient pleinement un encourage-ment de ma part » atteste Laurent Béliot.
Et ce n’est pas tout. La panoplie du parfait growth hacker ne serait pas complète sans une composante essentielle mais moins visible et pourtant indispensable : la mesure de la perfor-mance de ses actions. Pour valider la pertinence d’un levier – et prouver l’origine du succès de la start-up s’il fonctionne ! – les growth hackers s’appuient en effet sur des métriques précises : analyse de trafic sur Google Analytics, mise en place d’indicateurs-clés de performance… Des méthodes et des outils qui seront plus tard indispensables aux étudiants dans leur vie pro-fessionnelle, même pour évaluer des actions de marketing plus traditionnelles.
Un ticket d'entrée immédiat pour un stage concret et valorisant
À la clé de ce challenge universitaire, pas de trophée, mais une opportunité sans doute plus intéressante : si cinq start-ups sur six se sont déclarées très satisfaites des leviers proposés et envisagent de les mettre en application prochainement, trois d’entre elles ont sollicité les étu-diants pour les prendre en stage dès la fin de leur présentation ! Une façon de prolonger l’expérience en mettant en application leurs idées originales et de s’exercer en conditions ré-elles au nouveau métier de growth hacker.